Aujourd’hui, place à une vraie nouveauté chez WiiM : le Vibelink Amp. C’est un appareil que beaucoup attendaient, et que nous étions nous-mêmes très curieux de découvrir. Nous l’avons reçu hier, nous avons passé des heures avec lui pour pouvoir vous en parler rapidement, à chaud, mais avec suffisamment de recul pour vous donner un avis clair.
Le Vibelink Amp arrive dans un très joli packaging, dans la lignée de ce que fait WiiM : soigné, propre, presque « à la Apple » visuellement, même si on reste un cran en-dessous en termes de luxe perçu. L’impression générale reste néanmoins très positive dès le déballage.
Reste la vraie question : qu’est-ce que ce Vibelink Amp apporte réellement, pour qui est-il fait, et surtout… est-ce qu’il vaut ses 369 € ? C’est ce que l’on va voir ensemble.

Présentation générale
Le Vibelink Amp est un ampli intégré minimaliste :
- en façade, un sélecteur de source,
- un potentiomètre de volume,
- et c’est tout.
À l’arrière, on retrouve :
- une entrée analogique,
- une entrée coaxiale,
- une entrée optique,
- et un trigger pour l’allumer à distance depuis un autre appareil.
Il est proposé à 369 €, avec des caractéristiques techniques très alléchantes pour cette gamme de prix. Sur le papier, il promet une puissance solide, un bon DAC, un format compact et une vraie capacité à alimenter des enceintes compliquées.
Mais c’est aussi un appareil très particulier, à mi-chemin entre l’ampli intégré et le bloc de puissance, avec des choix ergonomiques qui posent question. C’est ce qui en fait à la fois son intérêt… et sa frustration.

Caractéristiques et fonctionnalités
Caractéristiques techniques
Côté puissance, le Vibelink Amp annonce :
- 2 x 100 W sous 8 ohms,
- 2 x 200 W sous 4 ohms.
C’est 40 W de plus que les WiiM Amp que nous avons présentés récemment, alors même que le Vibelink Amp utilise la même puce d’amplification, une Texas Instruments TPA3255 de type FDA (Full Digital Amplifier). La mise en œuvre a manifestement été revue pour tirer plus de puissance de cette base commune.
Le Vibelink Amp intègre un convertisseur numérique-analogique Sabre ES9039Q2M, un DAC moderne et performant, du même type que celui que l’on retrouve dans la gamme Node.
En revanche, il ne s’agit pas d’un ampli connecté :
- aucune connectivité réseau,
- aucun Bluetooth.
On est donc sur un ampli intégré avec DAC, mais sans fonctions de streaming intégrées.
Côté châssis :
- dimensions quasi identiques au WiiM Ultra (même longueur, même largeur, mais pas la même hauteur),
- environ 2 kg,
- ventilation par le dessous.
Visuellement, il est très proche des autres produits WiiM, ce qui explique qu’on le voit souvent présenté avec un WiiM Ultra posé dessus. À côté, la différence de hauteur entre les deux boîtiers est un peu étrange, mais posés l’un sur l’autre, l’ensemble reste cohérent.
Un point technique intéressant concerne l’entrée analogique. Le Vibelink Amp est un ampli numérique, et WiiM affirme que cette entrée ne passerait pas par une conversion analogique–numérique. Sur le papier, cela paraît très difficilement compatible avec le fonctionnement d’un FDA, et cela mérite au minimum de s’interroger. En pratique, l’important reste le résultat : cette entrée analogique fonctionne très bien, quel que soit le cheminement interne exact.
Usage et ergonomie
En termes d’usage, le Vibelink Amp est extrêmement simple :
- vous choisissez la source,
- vous réglez le volume,
- et vous écoutez.
Il se positionne clairement comme un ampli intégré destiné à recevoir une ou deux sources numériques (transport CD, lecteur réseau, ordinateur via convertisseur) et éventuellement une source analogique.
Mais plusieurs choix ergonomiques viennent limiter certains cas d’usage :
- aucune télécommande : le volume se gère uniquement au potentiomètre en façade ;
- aucune entrée USB : impossible de le brancher directement en USB à un ordinateur ;
- pas de sortie sub : impossible d’ajouter proprement un caisson de grave en direct sur l’ampli.
Dans notre utilisation, nous l’avons notamment testé avec :
- un lecteur réseau,
- un MacBook (via un convertisseur USB → SPDIF de type M2Tech HiFace 2),
- et un WiiM Ultra, qui reste son compagnon le plus logique.
Point important à ce sujet : entre la connexion numérique (coax) du WiiM Ultra vers le Vibelink Amp et la connexion analogique, nous avons nettement préféré la liaison analogique. Sur le papier, le DAC du Vibelink est plus récent et potentiellement meilleur, mais la sortie numérique du WiiM Ultra n’est pas exceptionnelle, et à l’écoute, le résultat est tout simplement meilleur en sortant en analogique du Ultra vers l’entrée ligne du Vibelink.
On a donc un ampli avec de très belles bases techniques, mais une ergonomie qui laisse parfois un goût d’inachevé.
Ce que l’on a aimé
Des performances au top
Le premier point positif, et de loin le plus important, ce sont les performances audio du Vibelink Amp.
- Les 2 x 100 W sont bien là.
- Il est capable de driver des enceintes compliquées, voire récalcitrantes, sans donner l’impression de manquer de souffle.
- Nous l’avons testé avec plusieurs bibliothèques et colonnes : il s’en sort très bien avec toutes.
Le DAC intégré se montre lui aussi très bon, que ce soit avec un transport réseau, un ordinateur ou un WiiM Ultra en entrée. L’ensemble offre un rendu puissant, précis, limpide, avec un niveau de performance qui surprend clairement au regard du prix demandé.
Pour un ampli de ce format, avec cette réserve de puissance, c’est vraiment impressionnant.
Une entrée analogique très réussie
Dans la famille des amplis numériques (FDA), l’entrée analogique est souvent le parent pauvre. Ici, c’est tout l’inverse :
- l’entrée analogique du Vibelink Amp est vraiment bonne,
- elle permet d’intégrer proprement une source analogique de qualité,
- que ce soit un préampli phono, un lecteur CD ou la sortie analogique d’un lecteur réseau.
Associée à un WiiM Ultra en analogique, le résultat est particulièrement convaincant.
Compacité, finition et maîtrise thermique
Autre gros point fort :
- le Vibelink Amp est très compact,
- il chauffe relativement peu,
- il est plutôt joli et bien fini.
Vous pouvez l’installer dans un meuble, à condition de ne pas l’utiliser en permanence à très haut niveau, et vous obtenez un ensemble discret, bien intégré, avec une finition aluminium agréable. Pour un ampli de ce prix, on aurait pu se contenter de quelque chose de moins soigné ; ici, l’objet est vraiment plaisant à manipuler et à regarder.
Un prix presque imbattable
Enfin, il faut insister sur le prix :
- 369 € pour un ampli de cette puissance,
- avec ce niveau de performance et de qualité de fabrication,
c’est très rare, pour ne pas dire inédit.
WiiM a déjà habitué à des produits au rapport prix/prestations étonnant, mais avec ce Vibelink Amp, le constructeur frappe encore très fort.
Ce que l’on a moins aimé
L’absence totale de télécommande
Premier vrai point noir : il n’y a tout simplement pas de télécommande, et l’ampli n’est pas télécommandable.
Le potentiomètre de volume est un vrai potard analogique, manifestement non motorisé, probablement pour contenir le coût. Mais en pratique, cela signifie que :
- impossible de régler le volume depuis le canapé,
- impossible de couper rapidement le son à distance,
- impossible de piloter l’ampli autrement qu’en se levant.
En 2025, pour un ampli intégré, c’est très difficile à comprendre. Quitte à le proposer plus cher (par exemple 399 € avec une télécommande), cela aurait fait beaucoup plus de sens.
Le contraste est d’autant plus fort que WiiM présente volontiers le Vibelink Amp à côté d’un Ultra… avec une télécommande en photo, qui n’est pas celle du Vibelink. De quoi entretenir une confusion, et décevoir au déballage.
Pas d’entrée USB
Deuxième déception importante : aucune entrée USB.
Pourtant, sur le papier, le Vibelink Amp serait parfait comme ampli de bureau :
- compact,
- puissant,
- avec un bon DAC,
- idéal à côté d’un ordinateur.
Mais sans entrée USB, impossible de le relier directement à un Mac ou un PC. Lors de nos tests, nous avons dû utiliser une interface USB → SPDIF (type HiFace 2 de M2Tech) pour profiter de son DAC depuis un MacBook.
Résultat :
- l’ampli « idéal pour l’ordinateur » à 369 € devient un duo ampli + interface à plus de 500 €,
- cela ajoute de l’encombrement et de la complexité, alors qu’une simple entrée USB aurait rendu l’ensemble parfait.
Des borniers haut-parleurs peu pratiques
En observant l’arrière de l’appareil, on remarque que les embases haut-parleurs ne dépassent pas du châssis :
- ce sont des embases femelles pour bananes à fleur de la face arrière,
- les « vrais » borniers sont fournis à part sous forme de petits adaptateurs sur lesquels on peut serrer du câble nu.
Cela fonctionne, mais :
- si vous aimez utiliser des fourches, vous pouvez oublier : la compacité de l’appareil ne laisse pas la place de les monter confortablement,
- tout montage un peu sophistiqué devient vite pénible, voire impossible.
Ce n’est pas rédhibitoire, mais c’est une contrainte supplémentaire.
Aucune sortie sub
Dernier point, et pas des moindres : il n’y a pas de sortie sub.
- si vous utilisez un WiiM Ultra en amont, pas de problème, c’est lui qui pourra gérer le caisson ;
- mais si vous souhaitez brancher un lecteur CD ou un ordinateur directement sur le Vibelink Amp, vous ne pourrez tout simplement pas ajouter un caisson de grave de manière propre.
Même la solution de certains caissons avec entrée haut niveau devient compliquée :
- les borniers à bananes,
- l’espace réduit,
rendent le câblage très peu pratique, voire franchement bricolé.

L’avis de La Belle Écoute
Le Vibelink Amp est un appareil très déroutant.
D’un côté :
- les performances sont excellentes,
- la puissance est réelle,
- le DAC est très bon,
- la compacité et la finition sont irréprochables pour le prix,
- l’entrée analogique fonctionne vraiment bien.
De l’autre :
- pas de télécommande,
- pas d’entrée USB,
- pas de sortie sub,
- des borniers HP limitant certains types de câblage.
Résultat : aucun cas d’usage n’est vraiment parfait.
- En installation classique salon, l’absence de télécommande est agaçante.
- En installation de bureau, l’absence d’USB est très frustrante.
- Dans tous les cas, l’absence de sortie sub limite les possibilités d’évolution du système.
C’est d’autant plus regrettable que sur le plan sonore, le Vibelink Amp est une vraie réussite.
Pour être tout à fait honnête, j’aurais préféré :
- soit un vrai intégré plus abouti, avec télécommande, entrée USB et éventuellement sortie sub,
- soit un authentique bloc de puissance, sans potard ni sélecteur, encore plus performant pour le même prix ou moins cher.
Là, on se retrouve avec un entre-deux : un ampli intégré acoustiquement très abouti, mais ergonomiquement inachevé.
Conseils d’association
Si vous envisagez le Vibelink Amp, plusieurs configurations ressortent naturellement de ce qu’il sait faire de mieux :
- Avec un WiiM Ultra ou un autre streamer à sortie analogique variable :
- vous profitez du DAC du streamer,
- vous contournez en partie l’absence de télécommande en pilotant le volume depuis l’application,
- le Vibelink devient alors une sorte de bloc de puissance très compact, avec sélection de source minimale en façade.
- Avec des sources numériques coax ou optiques :
- transport CD,
- lecteur réseau,
- interface USB → SPDIF pour un ordinateur,
- en tirant pleinement parti du DAC ES9039Q2M du Vibelink.
- Avec des enceintes exigeantes :
- les 2 x 100 W sous 8 ohms permettent de l’envisager sans complexe avec des colonnes ou des bibliothèques un peu difficiles à alimenter,
- à condition de ne pas avoir absolument besoin d’un caisson de grave dédié dans votre configuration.
Si vous n’êtes pas utilisateur de caisson, que vous pilotez le volume depuis un streamer et que l’absence d’USB direct ne vous bloque pas, le Vibelink Amp peut être une très belle solution compacte et puissante.
Conclusion
Le Vibelink Amp est un appareil paradoxal :
- acoustiquement, c’est une vraie réussite pour son prix,
- ergonomiquement, il laisse un sentiment d’inachevé.
Si les contraintes que nous avons évoquées ne sont pas rédhibitoires pour votre usage, alors oui, c’est une très belle affaire : pour 369 €, la puissance, la qualité du DAC et le niveau de restitution proposés sont difficiles à battre.
En revanche, si vous tenez absolument à :
- une télécommande,
- une entrée USB directe pour votre ordinateur,
- une sortie sub bien pensée,
il faudra accepter les compromis… ou regarder ailleurs.
En attendant, on reste à l’affût d’un hypothétique Vibelink 2 qui, on l’espère, gardera ces magnifiques performances tout en corrigeant les quelques limitations ergonomiques de cette première version.
À très bientôt pour de nouvelles écoutes, et de nouvelles aventures en hi-fi.

