Pour la deuxième édition consécutive la Belle Écoute parraine le Jazzpote. Si vous ne connaissez ni ce festival ni cette association, alors il y a urgence à lire l’interview de Christian 😉 Jazzpote, c’est bien sûr une bande de copains qui aiment le Jazz, mais ce n’est pas que ça. Jazzpote, ce sont aussi des gens passionnés, qui aiment la musique, les musiciens, et surtout, les humains ! Chaque année depuis bientôt 20 ans, ils organisent un festival formidable et unique à Thionville, qui mobilise des musiciens de Jazz hors-pair, qui viennent parfois de loin pour participer à cette belle expérience qu’est le Jazzpote. En publiant cette interview, nous souhaitons aider faire mieux connaître le Jazzpote et ses membres, qui méritent la plus grande considération pour leur dévouement au service du Jazz, et dans une certaine mesure, de Thionville. Alors si vous aimez le Jazz et que vous avez la chance de ne pas partir en vacance, foncez prendre vos places pour le Jazzpote 😉
La Belle Ecoute : Bonjour Christian, tu es le président de l’association Jazzpote. Avant que nous parlions du festival qui lui a donné son nom, peux-tu nous présenter brièvement cette association ?
Christian Schott : “Je suis président de l’association Jazzpote depuis sa création en 2003. Ce n’est pas lié à des compétences particulières, mais simplement parce que j’avais lancé l’idée, peu originale, d’organiser un festival de jazz. Et chez nous, on aime à dire » Quand on dit, on fait » alors, j’ai fait. mais nous savons tous que c’est une aventure collective, et que si quelqu’un coordonne, représente, impulse parfois e ce n’est pas par délégation de pouvoir, mais plutôt de vouloir.”
“C’est Nicole Kloster, l’une des fondatrices, qui malheureusement s’est envolée en 2009, qui lui a donné son nom, ce nom qui nous correspond si bien.”
“Cette association est une bande de copains au départ, certains fondus de jazz, d’autres moins, mais tous animés de l’envie de faire ensemble. Pour la plupart issus du milieu associatif, avec cet esprit d’équipe, avec aussi ce côté militant, toujours prêts à continuer même quand c’est difficile, ce qui peut aussi expliquer cette histoire qui commence à durer, qui sait apprécier les réussites et braver les échecs.”
“Et très vite d’autres nous ont rejoint, avec toujours ce même esprit, nous sommes aujourd’hui une vingtaine d’actifs, et 120 adhérents, une véritable force, un encouragement permanent qu’on a pu mieux mesurer encore dans ces périodes difficiles.”
LBE : Alors, après l’annulation de l’édition 2020, pour les raisons que l’on sait, Jazz Pote a décidé de maintenir l’édition 2021, malgré les incertitudes. Est-ce que cela en a compliqué l’organisation ?
CS : “Oui, 2021 a été particulièrement difficile à mettre en œuvre. Les incertitudes permanentes, les difficultés financières, car nous nous savions privés d’apport de certains partenaires, privés d’organiser nos manifestations destinées à alimenter notre budget, impuissants comme tout le monde face à cette pandémie qui recule, revient.”
“Nous avons dû renoncer à une grande soirée de concerts, à une déambulation d’artistes belges sur 2 journées, à un concert d’élèves, à organiser nos apéros jazz …”
“Nous avons dû aussi prendre en compte un changement de salle pour une jauge moindre.”
“Mais nous n’avons pas renoncé : il était pour nous vital d’être au rendez-vous en 2021, pour les artistes, techniciens, public et pour nous-même car il faut garder la flamme, et seule une réalité permet de maintenir l’allant des bénévoles.”
LBE : Dans le prolongement de la question précédente, et parce que l’on ne peut malheureusement pas encore complètement écarter cette hypothèse, que se passerait-il en cas de nouvelles restrictions qui pourraient entraver la tenue du festival ? Une édition “virtuelle” serait-elle imaginable ?
CS : Nous n’avons pas envisagé un festival virtuel. L’essence même de notre existence, sa raison est de proposer du spectacle vivant.
LBE : Et les artistes que vous avez contactés, comment ont-ils réagis à vos sollicitations ? Sont-ils plutôt confiants, enthousiastes à l’idée de remonter sur scène ou plutôt … désabusés ?
CS : “Fidèles à nos engagements, nous avons reprogrammés l’édition 2020, ce qui a comblé les musiciens. Retrouver la scène, est pour eux, comme le dit par exemple Franck Tortiller, VITAL”
LBE : Profitons-en d’ailleurs pour présenter quelques-uns des artistes qui ont fait confiance au Jazz Pote 2021, et qui ont accepté d’y être programmés cette année
CS : “Comme par le passé, nous nous sommes tenus à programmer selon notre ligne de conduite. Des artistes majeurs (Aldo Romano, Lars Danielsson, Patrice Caratini, Alain Jeanmarie, Magnus Ostrom, etc.), des propositions plus audacieuses (le Velvet, le duo Tortiller/ Corneloup)…”
“Malheureusement, nous n’avons pas pu accorder la place qui leur revient aux locaux et régionaux, à cause de l’annulation d’une journée et de tous les apéros jazz.”
“Cette affiche propose cependant 3 soirées de très haut niveau, où un éventail large est proposé.”
LBE : Concernant le déroulement du festival, on se doute que les restrictions sanitaires vont l’impacter de façon significative. Peux-tu nous expliquer comment Jazz Pote compte s’en accommoder ?
CS : “Nous appliquerons le protocole en vigueur en juillet bien sûr. Hormis le port du masque et la gestion des flux, il n’y aura pas de contrainte particulière. Le théâtre en bois, en jauge pleine, peut contenir un peu plus de 200 spectateurs, mais, pour le confort de ceux-là, nous allons réduire sa capacité autour de 150.”
“Le fait de ne pas faire d’apéro jazz, pour des raisons essentiellement financières (cachets, sono, gardiennage, location camion frigo, incertitude certes habituelles sur les bénéfices buvette/restauration, accentuées cette année) nous facilitera aussi l’application des règles (petite buvette et petite restauration à l’entracte seulement)”
LBE : Enfin, dernière question, ces contraintes pèsent-elles sur les besoins en ressources de l’association pour l’organisation du festival ? Va-t-il vous manquer des bras ? De l’argent ?
“Des bras, il n’en manquera pas, c’est le socle de l’association, qui n’a pas vu une seule défaillance.”
“De l’argent : d’abord, il me faut remercier nos partenaires public fidèles comme, d’abord, la ville de Thionville, et la communauté d’agglomération, la région grand est et le département. Des partenaires privés, au premier rang desquels se situe La Belle Ecoute, nous ont appuyés : le Crédit Mutuel, le Crédit Agricole, Renault, Regal Potes, la ferme de Thury et un « petit nouveau », l’entreprise Denize.”
“Mais, bien entendu, la perte de 70% de nos sponsors, l’impossibilité d’engranger un seul euro à travers nos manifestations avant festival, la perte sèche prévisible due à un capacité d’accueil du public diminuée par un changement de salle, des frais annexes supplémentaires, comme par exemple un sonorisation complète, ne peuvent nous rassurer.”
“Notre gestion très saine devrait toutefois amortir une partie de ces difficultés. Notre détermination, et un appui encore plus soutenu à l’avenir devrait garantir la poursuite de l’aventure Jazzpote”
LBE : Merci Christian de nous avoir accordé un de ton temps. Je vous souhaite que tout se passe au mieux cette année, pour vous retrouver plus en forme que jamais l’année prochaine ! J’en profite pour inviter tous les amoureux de Jazz parmi vous, et je sais que vous êtes nombreux 🙂 à découvrir cette belle association, et à la soutenir autant que possible, en adhérant bien sûr, mais aussi et déjà en assistant au festival Jazzpote 2021 !
Plus d’informations sur le festival : https://www.jazzpote.com
La billetterie en ligne : https://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/search-lt.htm?q=jazzpote
Contacter l’Office du Tourisme pour acheter des places : +33 (0)6 82 17 21 26